Les cours en ligne 
À quoi ça sert ça, osti?
Ça sert à rien
À part nous faire perdre du temps
Quand on est à’ maison,
En plus, y’a jamais personne qui écoute

Même quand on n’est pas en ligne
C’est fucké en criss à l’école
Faut porter
Le… de masque à longueur de journée

C’est rendu qu’on peut même pus
Respirer du bon air
C’est quoi c’te marde-là?
Le foutu masque, y sert à se protéger
Du maudit covid
Même si ça existe pas, c’t’affaire-là.
T’existes-tu encore, toi?

Quand tu rentres dans l’école
Y’a quelqu’un pour surveiller
Si tu te désinfectes les mains,
À la fin de la journée
Quand tu embarques dans l’autobus aussi
Pis c’est long
Ça finit que ça fait des line-up jusqu’en Australie
C’est justement là, quand ça fait des files d’attente
Jusque dans d’autres pays
Que ça rapporte le covid.
Si le criss de gouvernement avait fermé les frontières au début de tout
Y’en aurais pus, de criss de covid sale.

Pis à part de ça le vaccin
Y sert à rien lui non plus, voyons
Depuis que le vaccin est distribué aux gens
Y’a pas moins de cas pis de morts
Voyons, allumez, tabarnak
Je suis-tu tout seul à côté de la track?

Pis pour finir en douceur
Le covid, bâtard, j’espère c’est à’ veille de finir, c’t’affaire-là
C’est rendu que si tu sors de chez vous après 9h30
Tu te fais à moitié tuer par les cops.
Si je reviens de travailler à 9h30 , comment je fais?

Je vais travailler en ligne
Tanker des chars virtuels
Le travail en ligne, à quoi ça sert, c’t’affaire-là?

- Yannick

Extrait du livre L’art des fous

Ceci est de la littérature brute, non filtrée, extraite le plus souvent en première pression, à chaud. Pas toujours loin de la crise. Les textes sont authentiques, originaux et servis tels que reçus. Ils témoignent de la réalité intime des auteurs, qui ont entre 9 et 35 ans. Pour plusieurs, c’est une première expérience d’écriture qu’ils ont choisi de faire partager. Pour d’autres, c’est leurs failles intérieures et leurs doutes qu’ils exposent, alors même qu’ils les découvrent.

Le Carrefour Jeunesse Emploi Avignon Bonaventure a choisi de donner pleine liberté de parole aux jeunes, afin de leur permettre d’exprimer, dans leurs mots, ce qu’ils vivent, et comment ils vont. Ceci suppose quelques entorses aux convenances et à la linguistique. C’est un choix conscient.

Le résultat a le mérite d’être vrai. La santé mentale est un tabou social. Pourtant, tout le monde en a une. Chacun a droit à sa manière d’en parler. Prenez soin de la vôtre et de celle de vos proches.

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