Dans ce désert blanc
Où seules poussent
Les fleurs de sel,
Ma bouche s’assèche;
Les mots-poussière
Peinent à sortir
Et le sable
S’y enfonce.
Dans ce désert argent
Où seuls tombent
Les seuils de verre,
Mon corps
S’enflamme;
S’amenuise;
Se décompose;
Se dissout;
Comme le ciel
Valse
Dans l’aube.
Le vent chante
Les louanges arides
D’un désert blanc,
Où seules poussent
Les fleurs de sel.
L’horizon
Devient mirage;
Devient nacre;
Devient fantasque;
Où se fragilisent
Les cœurs de pierre.
« Louve du Désert,
Pourquoi es-tu si
Solitaire ? »
Dans ce désert blanc,
Mon esprit se cristallise
Et mes membres s’enracinent
Dans un sol stérile
Où seules poussent
Les fleurs de sel.
L’avalanche
S’est préparée,
L’ensevelissement
A commencé :
Les restants
Mes ossements
Irradient
Les constellations
Pour enterrer
Les démons,
Pour enterrer
Les malédictions.
La flamme du phénix
Y brûle mes iris
D’une illusion
Sans abysse.
Mais sans cesser de penser
À l’oasis de la terre promise;
Sans médicaments;
Sans tourments;
Sans bain de sang.
Et
Espérer poser
Un pied à terre.
Mon coeur est
Arrakis,
Où l’Épice
Est précieuse,
Gardée à jamais
Par les Fremens.
Dans ce désert de vent
Où s’envolent
Les lueurs du ciel,
Dans ce grand néant,
Où seules vivent
Les fleurs de sel.
Cet enfer de vent,
Cet enfer d’argent
Est en fait
Un désert arrogant
Où seules meurent
Les fleurs de sel.
Certains s’envolent,
D’autres s’enfoncent;
Mais je suis seule
Dans ce néant
Où mon âme est
Une fleur de sel
Dans un désert blanc.
- Pamela Landry
Extrait du livre L’art des fous
Ceci est de la littérature brute, non filtrée, extraite le plus souvent en première pression, à chaud. Pas toujours loin de la crise. Les textes sont authentiques, originaux et servis tels que reçus. Ils témoignent de la réalité intime des auteurs, qui ont entre 9 et 35 ans. Pour plusieurs, c’est une première expérience d’écriture qu’ils ont choisi de faire partager. Pour d’autres, c’est leurs failles intérieures et leurs doutes qu’ils exposent, alors même qu’ils les découvrent.
Le Carrefour Jeunesse Emploi Avignon Bonaventure a choisi de donner pleine liberté de parole aux jeunes, afin de leur permettre d’exprimer, dans leurs mots, ce qu’ils vivent, et comment ils vont. Ceci suppose quelques entorses aux convenances et à la linguistique. C’est un choix conscient.
Le résultat a le mérite d’être vrai. La santé mentale est un tabou social. Pourtant, tout le monde en a une. Chacun a droit à sa manière d’en parler. Prenez soin de la vôtre et de celle de vos proches.