Tes yeux courent de gauche à droite
Décodent les signes et font place au sens
À toi, récepteur, ça ne demande presque rien
De te plonger, de te laisser toucher

Entre tes doigts, tu tiens des fragments
Des miettes de vies en miettes
Des peurs et des peines et la rage de la cage
Et pas mal d’espoir que ça change enfin

Les mots et les maux sont ceux des scribes
Et de personne d’autre.
Ils ont fait le choix de te faire partager
Le sens qu’ils cherchent et le sens qu’ils trouvent
Ils te sont servis crus et non filtrés
Entiers et sentis

Ils sont ce qui reste à travers la vie
De l’autre côté des vagues
La laissée des marées hautes
Le varech des plages
Au lendemain des tempêtes de lune

Ils ont couté très cher
Ils sont souvent salés par les larmes
Ils sont vrais, du premier au dernier
Et ils sont libres d’exister tels quels

Toi, lecteur, es-tu libre d’exister?
Comment elle va, ta santé mentale, à toi?
T’en as une aussi, tu sais
Et c’est normal de t’y intéresser

Avec un peu de chance, tu te reconnaîtras
Au hasard des pages et des errances
Au fil des poètes en quête de sens
Ou dans les alinéas

Dans les algues mêlées de sable et de goémon
S’enracinent les élymes
Qui tiennent la côte contre l’érosion
Rien ne pousse pour rien
Ensemble tout se tient

Nous te souhaitons un bon voyage
Et maintenant, tourne la page

Extrait du livre L’art des fous

Ceci est de la littérature brute, non filtrée, extraite le plus souvent en première pression, à chaud. Pas toujours loin de la crise. Les textes sont authentiques, originaux et servis tels que reçus. Ils témoignent de la réalité intime des auteurs, qui ont entre 9 et 35 ans. Pour plusieurs, c’est une première expérience d’écriture qu’ils ont choisi de faire partager. Pour d’autres, c’est leurs failles intérieures et leurs doutes qu’ils exposent, alors même qu’ils les découvrent.

Le Carrefour Jeunesse Emploi Avignon Bonaventure a choisi de donner pleine liberté de parole aux jeunes, afin de leur permettre d’exprimer, dans leurs mots, ce qu’ils vivent, et comment ils vont. Ceci suppose quelques entorses aux convenances et à la linguistique. C’est un choix conscient.

Le résultat a le mérite d’être vrai. La santé mentale est un tabou social. Pourtant, tout le monde en a une. Chacun a droit à sa manière d’en parler. Prenez soin de la vôtre et de celle de vos proches.

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