Y’a clairement une part de biologie au fait d’être apte à conceptualiser en tant qu’être humain. Non seulement une part, mais une structure profonde de laquelle émanent et se manifestent des idées, des personnalités, et des concepts qui sont émis dans le canal des ondes qui traversent l’espace dans lequel nous sommes. Tes yeux et tes oreilles les sentent. Je crois que je pense que c’est depuis un constat similaire que Carl Gustav Jung spécifiait que la différence entre la maladie mentale et la santé mentale réside dans la capacité ou l’incapacité à conceptualiser. Y’a les limitations personnelles à la capabilité de tout un chacun à pouvoir ou non défoncer un niveau donné de dépassement de soi. Tu peux expérimenter un endroit où trop de gens se trouvent par rapport à ta tolérance à supporter un certain nombre de gens au même endroit, pis c’est ben cool. Ça arrive. J’espère que des gens qui t’aiment te côtoient, ici et là, pour t’aider à surmonter tes peurs. Et sache que si ce n’est pas le cas, c’est ben normal que ça sorte tout croche quand on essaie d’approcher les gens au début, mais on s’habitue vite, quand on comprend pour quelle raison on a échoué à socialiser la fois d’avant! Être-intrus-dans-le-monde ; protubérance d’une maladie big banges-que curable. Tout se perd et tout se gagne, même si les empreintes ne décollent jamais de l’univers qui se transforme tant qu’il en a la liberté substantielle. Je suis un ramassis de mimiques de l’infini petit et de l’infini grand. Quand deux galaxies se percutent l’une et l’autre, est-ce qu’elles vieillissent avant que le trou noir le plus massif des deux absorbe l’autre? Comme une maman et un enfant qui enterrent un papa? Je patine sur une baie que l’exploitation et l’exode ont saignée. J’ai peur qu’il n’y ait personne pour venir m’accueillir, en m’offrant poliment de revenir de cette digression galactique allégorique décousue. Les deux autres personnes du singulier ne m’adressent plus la parole. Je ne suis pas surpris que les gens avec qui je parlais ne soient plus là. Suis-je dans l’univers, ou sur l’univers? Tout tombe-t-il simultanément dans le vide? Les mesures que j’observe ne sont-elles que le reflet de qui je suis? J’ai envie de jeter un tape à mesurer anti-philosophal à travers le vitrail philosophal d’une mosaïque vacillante pour recommencer à me souvenir de mes rêves. Avant le big bang, l’univers existait-troisième-personne-du-singulier-du-verbe-être-accordé-avec-un-temps-inexistant comme sujet? Tout n’est-il réellement qu’en puissance, tant qu’il n’est pas constaté? Je crois que je pense qu’il est probable que je ne sois pas seul à la fin de ce texte qui ne m’appartient plus. Que tu es encore avec moi. J’apprécie ta présence future potentielle. J’espère que je t’ai inclus dans ma pensée et que le carnaval de tes repères existentiels finisse par t’aider à trouver ta place dans le monde de l’autre côté de l’objet concret et abstrait et des gens. À revenir de ta digression vivante. Reviens à la réalité, si tu le peux. D’une façon ou d’une autre, si tu ne blesses personne volontairement, j’apprécie ta vie que je ne peux pas définir parce que je ne peux pas la comparer. - Matthieu Dubé
Extrait du livre L’art des fous
Ceci est de la littérature brute, non filtrée, extraite le plus souvent en première pression, à chaud. Pas toujours loin de la crise. Les textes sont authentiques, originaux et servis tels que reçus. Ils témoignent de la réalité intime des auteurs, qui ont entre 9 et 35 ans. Pour plusieurs, c’est une première expérience d’écriture qu’ils ont choisi de faire partager. Pour d’autres, c’est leurs failles intérieures et leurs doutes qu’ils exposent, alors même qu’ils les découvrent.
Le Carrefour Jeunesse Emploi Avignon Bonaventure a choisi de donner pleine liberté de parole aux jeunes, afin de leur permettre d’exprimer, dans leurs mots, ce qu’ils vivent, et comment ils vont. Ceci suppose quelques entorses aux convenances et à la linguistique. C’est un choix conscient.
Le résultat a le mérite d’être vrai. La santé mentale est un tabou social. Pourtant, tout le monde en a une. Chacun a droit à sa manière d’en parler. Prenez soin de la vôtre et de celle de vos proches.