Le diabète
C’est quoi c’te marde-là?
Ma sœur a failli mourir de ça.
L’année passée, son cœur à arrêté de battre
Pis les infirmières ont réussi à le faire pomper
Comme avant.
Sauf que là, elle est écœurée
Pis a pleure à toutes les soirées
Parce qu’elle a de la misère
À calculer sa glycémie pis toutes ses affaires.
Pis à cause de l’osti de covid
Je ne pouvais même pas aller la voir
Elle aurait pu partir au Ciel
Sans que je puise y dire au revoir.
Le pire, c’est que ça lui a pris d’un coup.
Tout ce que je voudrais
C’est qu’a puisse guérir de c’te maladie-là,
qu’a puisse passer par-dessus ça.
Pour que je la voie heureuse
Comme avant.
Mais c’est seulement un rêve
Parce que cette affaire-là
Tu t’en débarrasses juste
Quand t’es mourant.
Y’a aussi ma meilleure amie qui est déménagée à Sherbrooke le 30 août
A descend de temps en temps
Mais elle me manque terriblement.
C’est la personne la plus à l’écoute et réconfortante que je connaisse.
Chus tellement content de l’avoir dans ma vie
Ça fait quétaine, mais c’est vrai.
Ça fait trois ans que je la connais
J’ai l’impression qu’on a passé notre vie ensemble.
Elle a toujours été là pour moi,
Elle ferait tout pour ses amis.
En gros, c’est l’amie parfaite.
Ces deux personnes-là
J’aurais pu les perdre.
Elles me tiennent vraiment à cœur
Comme plusieurs autres gens dans mon entourage.
Mes parents, mon frère, ma famille, mes amis et ma blonde
Je les aime plus que tout au monde.
- Olivier St-Onge
Extrait du livre L’art des fous
Ceci est de la littérature brute, non filtrée, extraite le plus souvent en première pression, à chaud. Pas toujours loin de la crise. Les textes sont authentiques, originaux et servis tels que reçus. Ils témoignent de la réalité intime des auteurs, qui ont entre 9 et 35 ans. Pour plusieurs, c’est une première expérience d’écriture qu’ils ont choisi de faire partager. Pour d’autres, c’est leurs failles intérieures et leurs doutes qu’ils exposent, alors même qu’ils les découvrent.
Le Carrefour Jeunesse Emploi Avignon Bonaventure a choisi de donner pleine liberté de parole aux jeunes, afin de leur permettre d’exprimer, dans leurs mots, ce qu’ils vivent, et comment ils vont. Ceci suppose quelques entorses aux convenances et à la linguistique. C’est un choix conscient.
Le résultat a le mérite d’être vrai. La santé mentale est un tabou social. Pourtant, tout le monde en a une. Chacun a droit à sa manière d’en parler. Prenez soin de la vôtre et de celle de vos proches.