Le suicide est la triste conclusion d’une longue série d’événements qui nous ont ébranlés. Chacun d’eux laisse une marque, un signe d’usure. Le rétablissement nécessite du temps, mais surtout une façon de vivre, pour arriver à en assumer l’impact. Quelles sont les activités qui nous permettent de ventiler le tout ?

Un éditorial de Raymond Viger – Dossier Santé mentale 

Pour certains, l’écriture est une forme d’autothérapie. Pour d’autres c’est le sport, ou les rencontres entre amis, lesquels deviennent des confidents.

Quand les cicatrices sont profondes et sévères, il ne faut pas hésiter à se prévaloir d’un soutien professionnel. Il n’y a aucune honte à demander l’aide d’un ami ou d’un professionnel pour traverser des périodes plus difficiles de notre vie.

Il se trouvera toujours des deuils à faire. Tôt ou tard, nos proches mourront. Un jour ou l’autre, chacun de nous perdra son emploi ou devra prendre sa retraite. Notre corps va se fatiguer et s’épuiser. Avec les années, certaines activités deviendront impossibles à accomplir.

Parmi les facteurs qui accélèrent le vieillissement – ou favorisent l’épuisement – se trouve le stress.

Plusieurs études nous présentent le stress sous différentes formes et dans différents contextes. Les étudiants sont stressés, dit-on. Les hommes aussi. Les parents. Les femmes… Tout le monde y passe.

Le stress est un ennemi sournois. Il s’attaque à tous et chacun et nous ne pouvons pas l’éviter. Essayer de le mettre dans un recoin de notre tête est sans doute la pire chose à faire. Comme un cancer émotionnel, doucement, mais sûrement, il reviendra commettre ses ravages, tisser des toiles d’araignée un peu partout dans notre tête. Jusqu’à ce que l’on ne voie que du noir devant soi.

Certaines activités peuvent mettre un baume temporaire sur ces émotions refoulées. Un verre d’alcool, une soirée au casino, un peu de drogue… Le corps s’habitue à ce qu’on lui fournit. Pour finir, il nous en faudra toujours davantage pour enterrer notre malaise. Car il ne s’agit pas de médicaments pour nous guérir, mais seulement de pansements pour cacher la gangrène qui s’installe en nous et qui nous tuera. D’autres tenteront de fuir dans une religion, dans des excès de sport et quoi encore. Même les actions apparemment positives peuvent devenir comme une drogue de prédilection.

Avec le temps, nous en redemanderons de plus en plus pour tenter d’oublier notre souffrance intime. La dépendance est une maladie des émotions qui nous gruge de l’intérieur. Elle détruira notre vie en nous prenant tout ce qu’il nous reste. Parents, amis, travail, notre argent… jusqu’à nos rêves qui ne deviendront qu’une forme d’illusion, un mirage dans le désert que sera devenue votre vie.

C’est notre responsabilité de faire notre ménage intérieur régulièrement. Ne pas prendre à la légère les deuils, les échecs, les instants de crise que nous traversons.

N’oublions pas que le mot crise vient du grec et veut dire changement. C’est à nous qu’incombe la responsabilité de faire en sorte que ceux-ci finissent par être positifs. C’est aussi notre responsabilité de tendre la main à un proche qui en aurait besoin. Mais surtout, c’est important d’accepter cette aide qu’on nous offre.

Consultez pour votre dépendance ou consultez pour prévenir le suicide. Peu importe sous quel angle vous traitez le malaise. Pourvu que vous preniez soin de vous.

Publié sur le site internet de Reflet de Société le 8 octobre 2019

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Le guide d’intervention auprès de personnes suicidaires démystifie le suicide. Il permet d’aider les proches à reconnaître les signes avant-coureur du suicide et de déterminer qu’est-ce qui peut être fait pour soutenir la personne en crise.

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Par la poste: Reflet de Société 625 De La Salle Montréal, Qc. H1V 2J3.

Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.

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