Raymond Viger, directeur général de Reflet de Société et intervenant de rue, animait la table ronde sur la santé mentale le 15 décembre dernier, au Bistro Le Ste-Cath. Une discussion spontanée sur des sujets délicats dans le but de briser les barrières discriminatoires au niveau culturel et social. Il était en compagnie de Lysa-Marie Hontoy, directrice générale d’Humain Avant Tout. Étudiante au doctorat en psychologie à l’Université de Montréal, elle fait avancer la cause de la santé mentale au Québec. Son équipe diffuse des témoignages de personnes qui vivent ou qui ont déjà vécu des troubles psychologiques diagnostiqués ou non.
Dossier Santé mentale
« Humain Avant Tout est un OBNL qui vise à lutter contre la stigmatisation de la santé mentale, briser l’isolement et inciter les gens à demander de l’aide. On recueille l’histoire des personnes et on la partage sur les réseaux sociaux avec une photo. » précise Lysa-Marie
Cassandre et Gabriel, ayant tous deux vécus des psychoses, se sont joints à eux pour briser les tabous au sujet des troubles psychologiques. Ils se sont ouverts sur leur parcours, leur vie ainsi que leurs outils pour aller mieux au quotidien. Lors de cet événement, Lysa-Marie Hontoy est revenu sur ce qu’était la définition même d’une psychose. Elle explique « c’est une maladie mentale qui va provoquer des pertes de contacts avec la réalité puis c’est souvent accompagné d’idées délirantes, des idées irrationnelles. Cela peut aussi être accompagné d’hallucinations auditives ou visuelles. La psychose peut être un trouble isolé ou ça peut être un symptôme d’autres troubles. »
Gabriel confie lors de la table ronde « Il ne faut pas se décourager. Ce n’est pas parce que je marche tous les jours que je vais me sentir mieux du jour au lendemain, mais je me donne des outils pour aller mieux plus rapidement. »
D’après Cassandre, il est primordial de prendre soin de sa santé mentale « Il ne faut rien prendre pour acquis. Notre santé mentale n’est pas acquise. Moi je pensais que oui, la vie m’a donné une surprise et ça m’a fait prendre conscience de l’importance d’en prendre soin. »
La crise de panique nocturne
Je parle rarement de ma santé mentale ici parce que l’intention première derrière Humain Avant Tout n’est pas de mettre de l’avant mon histoire personnelle. Mais ce matin à mon réveil, j’ai senti qu’un petit retour de balancier s’imposait. À 00h53 la nuit dernière, j’étais couchée dans mon lit, les yeux bien écarquillés, le cœur qui voulait me sortir de la poitrine. Bonsoir la crise de panique (et oui, ça touche même les psys et les futures psys!). Ça fait plus de 10 ans qu’elles me visitent…de moins en moins, mais elles se pointent encore le bout du nez une fois de temps en temps quand je manque d’espace. Elles m’ont valu plusieurs nuits d’insomnie où j’ai littéralement pensé mourir et où je me sentais profondément seule et incomprise. Avec le temps, j’ai appris à accueillir ces crises de panique avec douceur et curiosité, mais hier dans la nuit, j’avais beau méditer, faire du yoga, prendre de grandes respirations, rien n’y faisait.
À un certain moment, j’ai mis une main sur mon cœur et je me suis rappelé toutes les personnes que j’ai rencontrées dans la dernière année qui m’ont parlé de leurs crises de panique ou des moments difficiles qu’elles avaient traversés. Ça m’a apaisée, instantanément. De me souvenir que je n’étais pas seule dans le bateau, que la souffrance psychologique est humaine et universelle et que ces sensations de panique (ô combien désagréables) arrivent fréquemment à d’autres personnes.
Ce petit recul-là m’a permis de me rappeler pour la énième fois que cette vague d’anxiété allait finir par passer, comme toutes les vagues de souffrance finissent par passer… ‘’Feelings are just like visitors, let them come and go’’ (ce n’est pas de moi, mais de Mooji). Je vous partage ce moment, non pas pour m’attirer une vague de sympathie, mais bien pour vous remercier, sincèrement. Vous remercier d’avoir le courage de vous montrer vulnérable. Même si je me serais passée volontiers de cette tempête intérieure qui a duré quelques heures, je suis reconnaissante de l’avoir vécue parce qu’elle me met en contact avec tout le bien que vos histoires peuvent faire dans la vie des gens, en commençant par la mienne.
Pour la p’tite histoire, la vague a passé et je me suis endormie tard cette nuit (ou tôt ce matin, c’est selon). J’ai pris soin de moi aujourd’hui et tout va mieux maintenant.
Survivre est soutenu par le Fonds d’urgence pour l’appui communautaire, du gouvernement du Canada et par la Fondation du Grand Montréal.
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Le livre est disponible au coût de 9,95$. Par téléphone: (514) 256-9000, en région: 1-877-256-9009. Par Internet.
Par la poste: Reflet de Société 4260 Ste-Catherine Est Montréal, Qc. H1V 1X6.
Maintenant disponible en anglais: Quebec Suicide Prevention Handbook.
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